Mars 2024, CNIT de La Défense. Un sommet international sur la transition énergétique. Barack Obama en keynote speaker. Et moi, maîtresse de cérémonie de cet événement exceptionnel. Retour sur une expérience professionnelle et humaine inoubliable.
Un sommet pas comme les autres
Le Power of Summit n'était pas un énième événement sur l'énergie. Ce sommet international, centré sur la transition vers les renouvelables, réunissait des décideurs du monde entier avec un objectif concret : accélérer les solutions face à l'urgence climatique.
Quand les organisateurs m'ont proposé d'être maîtresse de cérémonie, j'ai immédiatement accepté. Ce type d'événement correspond exactement à ce que je cherche à faire : désinstitutionnaliser les débats environnementaux et créer un vrai dialogue entre experts, décideurs et acteurs de terrain.
Mon mari Henry, expert des sujets énergie-climat, était chargé de l'interview d'Obama. Nous formions un duo d'animateurs complémentaires, chacun avec nos spécialités. Lui, l'expertise technique américaine. Moi, l'animation dynamique à la française.
Les coulisses d'un événement présidentiel
Ce qui m'a le plus frappée, c'est l'organisation phénoménale en amont. Tout était millimétré avec une précision de chronométrage suisse. Le nombre de pas entre le photocall et la scène était calculé. Les cadrages, les angles, les déplacements... Rien n'était laissé au hasard.
L'équipe de sécurité d'Obama avait transformé le CNIT en forteresse. Chaque détail était vérifié, chaque mouvement anticipé. Pour quelqu'un comme moi qui aime l'improvisation et la spontanéité, c'était fascinant d'observer cette mécanique parfaitement huilée.
Mais j'ai vite compris que cette préparation minutieuse libérait paradoxalement l'événement lui-même. Une fois le cadre sécurisé, tout devient possible.
Obama : simplicité et classe
Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, Barack Obama s'est révélé d'une simplicité désarmante. Pas d'ego surdimensionné, pas de caprices de star. Un professionnel qui connaît son métier et respecte celui des autres.
En coulisses, il prenait le temps d'échanger avec chacun. Ses questions sur notre travail étaient sincères, ses réponses directes. Quand mon mari l'a interviewé, Obama a parlé de Michelle avec une tendresse évidente - loin des rumeurs de divorce qui circulaient alors dans certains médias.
Cette photo prise par Yann Arthus-Bertrand capture bien l'esprit de ce moment : des personnes engagées, venues d'horizons différents, réunies par la même urgence climatique.
Au-delà du symbole, un vrai message
Ce qui m'a marquée, c'est la cohérence du message d'Obama. Son mandat présidentiel avait été teinté de prises de position fortes sur le climat - Accord de Paris, investissements dans les renouvelables. Il n'était pas là pour faire du spectacle mais pour porter une vision.
Ses interventions alternaient between pragmatisme économique et vision long terme. Il parlait chiffres d'investissement et création d'emplois autant que protection de la planète. Cette approche équilibrée résonne avec ma propre vision de l'écologie : concrète et inclusive.
L'écologie au plus haut niveau
Participer à cet événement m'a confortée dans une conviction : les enjeux environnementaux ne peuvent plus être traités comme des sujets secondaires. Quand un ancien président américain consacre une journée entière à la transition énergétique, c'est que le basculement s'opère enfin au plus haut niveau.
Cette expérience s'inscrit parfaitement dans mon parcours. Après avoir formé 300 journalistes avec le Climate Bootcamp, après avoir animé "Enterferme" pendant cinq ans, je continue de porter ces sujets là où les décisions se prennent.
Les enseignements d'une journée exceptionnelle
Au-delà du prestige de l'événement, cette expérience m'a rappelé l'importance de l'animation de qualité dans les débats environnementaux. Mon rôle n'était pas de briller mais de faire briller les intervenants, de fluidifier les échanges, de rendre accessibles des sujets complexes.
C'est exactement ce que je fais aujourd'hui dans mes animations pour le Sommet de l'Élevage ou les rencontres de l'ANAH. Même méthode, même exigence, que l'événement soit local ou international.
Cette journée m'a aussi confirmé que l'écologie gagne en maturité. Nous sommes passés de l'époque des militants isolés à celle des sommets internationaux avec les plus hautes personnalités. Le chemin parcouru depuis mes débuts est considérable.
L'engagement continue
Le Power of Summit appartient déjà au passé, mais l'élan continue. Chaque animation, chaque débat que j'organise aujourd'hui porte cette même ambition : faire avancer concrètement les solutions pour la transition écologique.
Que ce soit dans ma ferme auvergnate où je cultive 70% de notre alimentation, ou sur les scènes des plus grands événements, l'engagement reste le même : incarner l'écologie de terrain et la transmettre.